L’éducateur s’occupe « dans son coin » et ne s’occupe pas de l’enfant, l’adolescent, l’adulte dont il a la charge… La personne demande bientôt si elle peut le faire aussi. cette activité. Cela peut arriver sans que l’éducateur l’ait prévu (il s’occupe par exemple à lire, à cuisiner, à courir parce que c’est nécessaire ou parce que ça lui plait (ce que Fustier appelle « pratique en passion »). Il y a ainsi « effet ricochet ». Mais le plus souvent, c’est une stratégie délibérée, une forme d’indifférence simulée (cf. WIKI : Recadrage) : celui qui ne voulait rien faire s’approche : « moi aussi ! » L’éducateur accepte que l’autre s’associe à son activité, mais dans une certaine indifférence (« si tu veux… »). Cette stratégie peut viser toutes sortes de personnes, particulièrement celles qui refusent toute proposition (adolescents…) ou celles qui sont trop sensibles à l’intrusion que représenterait une proposition directe d’activité (autistes, psychotiques…). Il s’agit donc d’une « stratégie du détour », d’une pratique de l’indirect.
exemples : RECITS : Histoire de bulles
REFERENCES
(…) Disparaît l’idée d’un moyen relationnel ; l’enfant n’est pas la cible, il n’est pas visé par l’intermédiaire d’une activité, celle-ci existe en tant que telle, pour elle-même, soit parce qu’elle est nécessaire, soit parce qu’elle correspond chez l’adulte à un intérêt privilégié. Ce dernier a donc une pratique, mais qui n’est pas de s’occuper de l’enfant ; cette pratique est un FAIRE qui se suffit en lui-même. L’enfant peut s’y associer, intervenir dans l’activité, s’y faufiler par le travers, mais sans que jamais cette activité soit explicitement organisée pour lui. J’appelle effet ricochet, l’effet de « changement », de « traitement » ou de « soin » que peut avoir cette liberté laissée à l’enfant de s’introduire dans une pratique qui ne le vise pas, mais qui lui reste ouverte s’il veut s’y engager. » Paul Fustier, Education spécialisée, Repères pour des pratiques, p. 11