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Travail avec les familles

    Si le travail avec la famille s’impose parfois institutionnellement (AEMO), il nous arrive de le contourner. Cette histoire est pourtant « dans la tête » de celui qu’on « prend en charge » : comment lui prouver qu’on la respecte, comment la valider ?

    A un moment ou un autre, il nous faut « passer » symboliquement ou réellement par la famille, avec délicatesse, sans rien forcer. Même adulte, la personne accompagnée risque de rester seule avec cette histoire, voire de vivre un conflit de loyautés.

    RECITS : S’écouter pour écouter ; Martine, sa mère, et le dentifrice (ici, il y a aussi recadrage : le chef de service surprend la mère, et « change le jeu » entre parent et institution)

    • Les gestes de validation symbolique du lien filial

    EXEMPLES :

    un éducateur reprend « la méthode de la mère » pour une toilette, un repas, un lever, une chanson… Il signifie en acte (voir rituel) qu’il reconnaît le lien filial. La démarche peut inclure la reconnaissance de la culture d’origine

    RECITS : « Sabrina et les pediculus », Le Fil du Récit n°5 ; « On avait oublié un détail », Sortir de l’impasse, p. 113)

    • L’éducateur se fait « témoin du lien filial » :

    EXEMPLES :

    L’éducateur fait des photos du parent et de l’enfant ensemble

    Il aide le parent à jouer avec son enfant, puis se retire du jeu au bon moment

    RECITS : L’enfant, sa mère… et son père ; « Maxime nage avec sa mère » (Sortir de l’impasse, p. 122)

    • La création d’occasions (cf. Pistes de réponses : circonstances) :

    On organise une activité commune parent/enfant (cuisine…)

    On organise une sortie commune (parent/enfant/éduc.), voire un séjour

    REFERENCES

    « Les parents demeurent les parents, et en l’absence de toute implication de leur part, un projet éducatif ou thérapeutique a-t-il réellement des chances d’aboutir ? »

    Loubat, J-R., Parents et professionnels, Tome 2, CREAI Rhône-Alpes, Mars 1992, p.8.

    « Au cours de la visite des parents, que se passe-t-il au sein de cette relation à trois : parents, enfant, soignant ? Il est certain que le malade qui nous voit en bons termes avec sa mère ou son père, d’accord avec eux, bénéficie de cette situation.»

    Eberentz,A. et al., Les oubliés de l’hôpital psychiatrique, Seuil, 1978, p. 168-9.

    « Si on aide les parents à découvrir leur enfant, à comprendre qu’en dépit de ses limitations il peut être souriant, curieux, avoir des intérêts, à découvrir l’importance d’activités toutes simples pour l’expérience de vie de leur enfant, ils seront alors mieux outillés pour jouer leur rôle de parents, chose que parfois on oublie quand tous nos efforts ne se concentrent que sur l’enfant. Alors, les parents tout autant que l’enfant auront du plaisir à partager des activités et à découvrir le monde ensemble. » Notre tâche est de permettre aux parents de « découvrir leur part de plaisir dans cette interaction. »

    Ferland (Francine) Le modèle ludique, Presses de l’université de Montréal, 2003, p. 152.

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